Notre bureau d’étude acoustique intervient régulièrement en tant que membre cotraitant des équipes de maîtrise d’œuvre associées à un architecte. Parmi ces architectes, l’Agence Duclos-Gaudin-Riboulot fait partie de nos partenaires privilégiés.

Créée à Poitiers en 1973, l’agence compte actuellement 13 collaborateurs (7 architectes, 3 projeteurs, 3 personnels administratifs). Elle exerce principalement son activité dans les secteurs du médico-social et de l’enseignement, dans le cadre de marchés publics ou de projets privés associatifs subventionnés.

Ses clients, essentiellement des collectivités locales, des structures hospitalières et des associations, se situent pour la plupart sur le territoire de l’ancienne région Poitou-Charentes mais certains projets conduisent l’agence jusqu’à Bordeaux, Limoges ou Nantes.

Claudine Gaudin, architecte associée et responsable de l’Agence Duclos-Gaudin-Riboulot, nous livre son approche de l’acoustique et la place qu’elle occupe dans son métier d’architecte.

Que recouvre le domaine de l’acoustique en architecture ?

L’acoustique est avant tout une question de confort qui s’ajoute aux autres notions de confort dans le bâtiment (thermique, visuel, olfactif…). C’est une notion de confort indispensable et complémentaire à la réponse fonctionnelle et spatiale.

Au même titre que l’organigramme fonctionnel, l’acoustique influence la répartition des locaux :

  • leur proximité,
  • leur éloignement,
  • ou leur distance par rapport à des sources de bruits extérieurs.

Elle détermine également la constitution des parois (barrière, filtre, tampon, absorption). Enfin, par le choix et la localisation des matériaux de finition, elle influence la décoration intérieure des locaux, pour le confort acoustique intérieur.

Peut-on dire que l’acoustique influence le dessin, la forme ?

Elle influence forcément le dessin et l’architecture en général. C’est d’autant plus vrai dans les salles où se pratique une activité sonore de qualité (salle de concert, théâtres, etc…) où la forme intrinsèque même du volume a une incidence sur la diffusion et la qualité de la perception.

Ces projets de salles de spectacle par exemple sont de ceux où l’acoustique joue un rôle prépondérant :

  • isolement acoustique vis-à-vis de l’extérieur,
  • isolement acoustique par rapport aux salles voisines,
  • correction acoustique intérieure pour une perception optimale du spectateur quelle que soit sa position (direction du son, les graves, les aigus, localisation des parois absorbantes ou réfléchissantes).

Mais ce n’est pas un domaine que nous avons eu l’occasion de pratiquer. À moindre échelle, ces contraintes existent également dans les locaux d’enseignement que nous traitons régulièrement, qu’ils soient de nature bruyante (salle de motricité), attentive (salle de cours) ou silencieuse (dortoirs).

La qualité acoustique contribue fortement à la tranquillité et à la concentration des élèves. Cette remarque nous a été faite à plusieurs reprises par les utilisateurs des équipements que nous avons réalisés.

Il en va de même pour le confort acoustique des équipements de santé : préservation de l’intimité des malades ou des résidents, tranquillité par rapport à des malades agités, etc.

L’objectif général, quel que soit le programme, consiste à faciliter le « vivre-ensemble ».

La notion d’acoustique intervient donc plus ou moins dans tous nos projets. Elle a été particulièrement développée sur des projets certifiés HQE avec une cible acoustique très performante (Multipôle de Saint-Eloi, école de Valdivienne).

Elle est encore plus sensible sur les projets aux fonctions multiples comme le CFA de Lagord où elle est la garante d’une bonne cohabitation.

Existe-t-il des normes qui définissent un bâtiment acoustiquement viable ? Le travail de l’architecte est-il contraint à ses normes ?

Le travail de l’architecte est forcément contraint par les normes acoustiques et nous nous appuyons pour cela sur les spécialistes comme le bureau d’études acoustiques Gantha. Ils sont devenus quasiment indispensables sur les projets que nous traitons.

Il arrive toutefois que ces normes contrarient la fonctionnalité de certains locaux (comme par exemple des portes trop acoustiques dans des classes qui empêchent l’écoute de la sirène d’alarme, ou des locaux trop insonorisés contribuant à l’isolement, etc.).

Aujourd’hui les problématiques liées à l’isolation thermique sont très présentes dans la bâtiment. Existe-t-il des liens entre le confort acoustique et l’optimisation énergétique ?

Mis à part le fait qu’il contribue également à la qualité de vie, le confort acoustique ne semble pas directement lié à l’optimisation énergétique.

Toutefois, comme il a une incidence sur la constitution des parois, tout comme le confort thermique par exemple, il oblige à une réflexion globale afin de trouver le matériau ou la combinaison de matériaux les plus performants sur tous les plans sans que les effets se contrarient ou s’annulent. Une paroi acoustique en placo peut neutraliser l’inertie d’un mur en terre, ou un faux plafond acoustique, l’inertie d’une dalle en béton, par exemple…

Donc on peut dire que le confort acoustique interfère sur l’optimisation énergétique.