Les gares sont situées en cœur de ville et concentrent un nombre important de circulations.

Le bruit ferroviaire est une préoccupation importante pour les communes et les riverains installés à proximité des voies ferrées. Les trains, qu’ils soient de passagers ou de fret, génèrent des niveaux de bruit et de vibration qui peuvent dégrader la qualité de vie.
Dans cet article, nous explorerons les causes du bruit ferroviaire, les solutions de protection acoustique et l’importance des mesures de bruit et vibratoires pour améliorer notre environnement sonore.

1. Les causes du bruit ferroviaire

Le bruit engendré par les circulations ferroviaires provient principalement de trois sources :

  1. Le roulement des roues sur les rails : Le contact entre les roues et les rails génère des vibrations qui se transforment en bruit. C’est la contribution sonore la plus perceptible sur les trains courants. Les discontinuités de la table de roulement (joints de rail, appareils de voie…) accentuent cette composante.
  2. Les moteurs et les systèmes de traction : Les moteurs diesel ou électriques des trains produisent également du bruit.
  3. Les freins et les avertisseurs sonores : Les freins, en particulier ceux des trains de marchandises, peuvent être très bruyants, tout comme les avertisseurs sonores utilisés pour signaler l’approche d’un train.

2. La gêne sonore : instantanée et de long terme

De nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence que la gêne est davantage liée à la dose de bruit cumulée reçue qu’au niveau instantané pendant le passage d’un véhicule. C’est pour cette raison que la réglementation s’appuie sur des indicateurs globaux moyennés sur des plages horaires de plusieurs heures, par exemple le LAeq6h-22h, ou LAeq 22h-6h.
Dans l’article « Les effets du bruit des trains sur l’homme : un état des connaissances » publié par Jacques Lambert dans la revue Acoustique et Technique n°37, il fait état d’une gêne instantanée, encore non couverte par la réglementation.
On distingue ainsi :
La gêne instantanée : Liée à la perception d’un événement sonore de courte durée qui perturbe l’activité d’une personne (passage d’un train par exemple).
La gêne de long terme : Liée à la perception du bruit sur une longue période (plusieurs heures à plusieurs mois). Elle représente la réaction psychologique globale et durable liée à la perception du bruit auquel est soumise une personne sur cette période. Elle constitue un bon indicateur des effets chroniques du bruit perçu.
Cette distinction est importante.
Nombre d’incompréhensions, voire de conflits entre les riverains d’infrastructures ferroviaires et les gestionnaires de ces infrastructures, proviennent de la confusion entre ces deux notions. Les riverains évoquent l’intensité du bruit au passage des trains et donc des niveaux de bruit maximum, ou des émergences, et se sentent « floués » par l’utilisation des niveaux « moyennés ».
Par exemple, voici les indicateurs sonores collectés lors d’un passage de Train Corail :

  • Niveau maximal de l’événement : LAmax,1s = 88,3 dB(A)
  • Niveau équivalent de l’événement : LAeq event = 79,5 dB(A)
  • Durée de l’événement : 33 secondes

Ces chiffres illustrent les niveaux sonores auxquels les riverains peuvent être exposés lors d’événements spécifiques liés au bruit ferroviaire. Ces évènements sont cours (33 secondes) et ont peu d’incidence sur la moyenne de bruit i.e. la dose de bruit reçue sur une journée complète.
La réglementation, à laquelle les gestionnaires d’infrastructures doivent se conformer, retient les niveaux « moyennés » (indicateurs LAeq) qui tiennent compte de l’intensité du bruit au passage des trains et du nombre de trains, car le nombre d’événements est aussi important que l’intensité au passage. Le LAeq est ainsi un indicateur des effets chroniques du bruit perçu.

mesure acoustique voie ferrée

Mesure acoustique le long d’une voie de chemin de fer en zone habitée

3. Des pistes d’évolution réglementaire

Néanmoins, compte tenu des plaintes répétées de riverains, le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires a proposé une modification de la prise en compte de la nuisance sonore aux abords des voies ferrées.
Un arrêté du 29 septembre 2022 propose d’expérimenter de nouveaux indicateurs pour évaluer la gêne due au bruit ferroviaire, en tenant compte de l’intensité et de la répétitivité des nuisances sonores. Cette expérimentation vise à améliorer la précision des évaluations et pourrait entraîner une évolution rapide de la réglementation actuelle.
GANTHA a d’ores et déjà développé un système de mesure et d’analyse permettant de calculer les nouveaux indicateurs.

Evaluation des nouveaux indicateurs de bruit ferroviaire

Évaluation des nouveaux indicateurs de bruit ferroviaire

4. Solutions de protection acoustique

Pour atténuer le bruit ferroviaire, plusieurs solutions de protection acoustique peuvent être mises en place :

  • Barrières acoustiques : ces structures (écrans, merlons) sont installées le long des voies ferrées pour absorber et réfléchir le bruit, réduisant ainsi son impact sur les zones résidentielles.
  • Pose de voie optimisée : des composants antivibratiles peuvent être utilisés pour la pose de voie (rails, traverses, semelles…) afin de réduire les vibrations et le bruit de roulement.
  • Isolation acoustique des bâtiments : les résidents peuvent également améliorer l’isolation acoustique de leurs maisons pour réduire l’impact du bruit ferroviaire.

5. L’importance des mesures de bruit

Les mesures de bruit sont essentielles pour évaluer l’impact du bruit ferroviaire et pour concevoir des solutions efficaces. Voici quelques points clés :

  • Évaluation initiale : les mesures de bruit permettent d’identifier les sources de bruit existantes dans une zone d’étude.
  • Suivi et contrôle : des mesures régulières permettent de surveiller l’efficacité des solutions de protection acoustique mises en place.
  • Conformité réglementaire : les mesures de bruit aident à s’assurer que les niveaux de bruit respectent les normes et réglementations en vigueur.
bruit ferroviaire

Mesure d’expertise pour évaluer la gêne d’un train de fret circulant sur une voie de desserte locale

6. Engagement pour la qualité de vie

Nous sommes convaincus que la réduction du bruit ferroviaire est essentielle pour améliorer la qualité de vie des riverains. Nos équipes s’engagent à fournir des études approfondies et un soutien complet aux collectivités, du diagnostic initial aux mesures de réception. Nous accompagnons également les collectivités lors de réunions publiques et de concertations avec les riverains.

7. Conclusion

Le bruit ferroviaire est un défi, mais des solutions existent pour le réduire et améliorer la qualité de vie des résidents. En combinant des solutions de protection acoustique et des mesures de bruit précises, nous pouvons créer un environnement sonore plus agréable pour tous.
Si vous avez des questions sur le bruit ferroviaire, la protection acoustique ou les mesures de bruit, n’hésitez pas à nous contacter. Notre équipe d’experts est là pour vous aider à trouver les solutions les plus adaptées à vos besoins.

Quartier de la Benauge à Bordeaux – Zone multi exposée au bruit ferroviaire et routier

Quartier de la Benauge à Bordeaux – Zone multi exposée au bruit ferroviaire et routier

8. Contactez nos experts

Vous souhaitez minimiser l’impact sonore d’une voie ferrée bruyante ou assurer le confort acoustique dans un projet de renouvellement urbain ? Contactez nos experts pour discuter de vos besoins et élaborer ensemble une stratégie pour améliorer la qualité des ambiances sonores.