Christopher Blackford n’a que 26 ans en 2015, quand Gantha lui confie la responsabilité de son bureau d’étude acoustique à Bordeaux. Cinq ans plus tard, il revient sur son parcours d’acousticien et partage son enthousiasme intact pour un métier qui le passionne.

Bonjour Christopher, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

J’ai 31 ans. Je suis responsable du bureau d’études acoustique Gantha à Bordeaux et ingénieur Arts et Métiers. Je suis papa de deux enfants.

J’ai découvert le métier d’acousticien pendant mes études alors que je cherchais un domaine qui intègre l’ingénierie, l’architecture et le son. Outre ma formation généraliste, je me suis formé seul lors de deux stages longs à l’étranger dans les Universités de Sheffield en Angleterre et de Sydney en Australie.

En 2015, Olivier Coste et Gregory Lebot, les fondateurs de notre bureau d’étude acoustique, me font confiance et me confient la responsabilité de l’agence de Bordeaux : un immense challenge !

Comment définirais-tu le métier d’acousticien ?

Le métier d’acousticien consiste à intégrer une dimension invisible, le confort acoustique, dans l’architecture d’un projet de bâtiment.

Cela demande de se projeter, d’imaginer quelles vont être les sources de gêne puis de proposer des solutions pour garantir le confort des occupants. Au fil des études acoustiques, j’ai compris qu’il vaut mieux anticiper pour proposer des solutions simples, parfois low-tech, dès les premières phases.

Il faut souvent convaincre notre client que l’acoustique est cruciale dans l’appréciation finale, même si cela implique parfois des compromis. Les croyances autour de l’acoustique sont nombreuses et tout le monde y va de sa petite histoire !

Après 5 ans d’études acoustiques à Bordeaux, qui sont les clients de l’agence ?

Nous intervenons auprès d’architectes, de bureaux d’études, de collectivités et d’investisseurs, essentiellement en phase de conception d’un ouvrage. Il s’agit d’un réseau local de clients que nous avons peu à peu tissé depuis 2015.

En 2020, nous avons accompagné près de 80 projets, dont certains monuments remarquables tels que la Cité du Vin et la Base sous-marine au cœur de Bordeaux ou encore la prochaine ligne de métro à Toulouse.

En 2019, Gantha rejoint le groupe Artelia. Comment cela se traduit-il au quotidien pour l’agence bordelaise ?

Le groupe Artelia nous offre l’opportunité de participer à des projets de grande envergure, dans le domaine hospitalier, dans le secteur tertiaire et dans les transports notamment. C’est aussi un formidable réseau qui est à l’écoute de l’évolution des pratiques dans le développement durable, la digitalisation, la formation, etc.

Au quotidien, la possibilité réciproque de solliciter des ingénieurs spécialistes dans d’autres compétences de la construction permet de débloquer certaines situations plus rapidement et d’être plus réactifs pour nos clients.

Artelia est aussi une fondation qui œuvre à l’international. J’ai eu l’occasion de participer à la construction d’une école de musique pour enfants défavorisés au Mexique (La banda de musica). Je suis impatient de m’y rendre en 2021 pour réaliser les travaux !

Comment vois-tu l’évolution du métier d’acousticien ?

L’acoustique reste encore un domaine souvent traité après coup, une fois que le problème est avéré. Je regrette qu’elle ne soit pas davantage intégrée dans les phases initiales d’un projet. Il y a certainement un travail de pédagogie à réaliser autour de l’importance de l’étude acoustique.

C’est aussi un métier où il faut faire preuve d’empathie. On est parfois amené à accompagner des personnes qui souffrent à cause d’une nuisance sonore les empêchant de travailler, parfois même de dormir. Là encore, notre métier doit évoluer pour mieux intégrer la dimension humaine dans la manière dont nous prenons en considération les problèmes de bruit.

Le mot de la fin…

Ce que j’aime le plus dans ce métier c’est d’avoir la possibilité de participer à une grande diversité de projets. Le métier d’acousticien est un métier passionnant !

 

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