De la Suisse vers le Sud-Ouest, Florian FAVRE a rejoint l’équipe de GANTHA en tant qu’acousticien à Bordeaux. De retour vers sa terre natale, il a répondu à nos questions sur son parcours et son intérêt pour l’architecture. Rencontre.
Bonjour Florian, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
J’ai grandi dans la région de Bordeaux et c’est un heureux retour aux sources !
J’ai suivi les cours au lycée des Graves de Gradignan. Après le baccalauréat, j’ai passé le diplôme de l’école spécialisée en acoustique architecturale du Mans (ENSIM) de la promotion 2006-2009.
Après mes études, j’ai trouvé un poste d’ingénieur acoustique à Genève où j’ai travaillé pendant 12 ans. J’ai participé à des projets de construction en Suisse mais également en France. J’ai eu la chance de travailler avec des architectes renommés comme Philippe MADEC, Marc MIMRAM et RDR Architectes, sur des projets comme le SwissTech Convention Center de l’EPFL ou encore le court Simonne-Mathieu à Roland-Garros. Là-bas je gérais les projets de A à Z : mesures, calculs, rédaction des CCTP, visites de chantier, etc.
Qu’est ce qui t’a donné envie de devenir acousticien ?
Je suis depuis toujours passionné par tout ce qui touche au sonore et au confort acoustique mais également par l’architecture. C’est donc naturellement que je me suis tourné vers le Master de l’ENSIM qui propose, comme à l’ENSI de Poitiers, une formation spécialisée en acoustique architecturale.
Je suis également intéressé par le confort acoustique dans les environnements urbains et la qualité des ambiances. J’aime ce qui rend la ville plus durable et plus résiliente.
Et pourquoi as-tu choisi Bordeaux ?
Comme je l’ai dit au début, j’ai grandi à Bordeaux. J’y ai retrouvé une bonne partie de ma famille, pour mon plus grand bonheur. L’architecture est remarquable, on y mange et boit bien et l’océan n’est pas loin !
Il fait bon vivre en Gironde, même si la Suisse est très bien servie de ce côté-là !
Quelles missions t’a-t-on confiées ? Es-tu l’interlocuteur privilégié ?
Dès le départ j’ai été mis dans le bain par Christopher BLACKFORD acousticien à Bordeaux. On m’a tout de suite confié l’élaboration des offres et l’organisation des nouvelles affaires en acoustique architecturale de l’agence. Le nouveau challenge pour moi est de piloter et de former une équipe d’acousticiens pour l’agence de Bordeaux.
Notre antenne gère les projets de GANTHA dans le Sud-Ouest, de Toulouse à Bayonne en remontant jusqu’aux deux Charentes. Je suis maintenant l’interlocuteur privilégié lors des nouvelles demandes. Notre BET acoustique fait partie du paysage local, en témoignent nos références.
Nous travaillons sur tout type de projets, que ce soient des conservatoires de musique, des bâtiments de bureaux, des groupes scolaires ou des établissements d’enseignement supérieur, nous pouvons répondre à tout type d’attente.
Dans l’environnement, nous réalisons des campagnes de mesures de bruit routier, d’installations techniques ou des études réglementaires sur des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).
Quelles sont les évolutions du métier d’acousticien ?
Avec l’entrée en vigueur de la RE2020, l’acoustique doit se mettre au diapason. En effet les pompes à chaleur, qui peuvent entraîner une gêne au voisinage, remplacent systématiquement les anciennes chaudières. Ces machines peuvent être traitées à l’aide d’écrans ou de pièges à son, qui peuvent parfois être encombrants. Les adapter au contexte historique du cœur de Bordeaux est un vrai défi pour les architectes et les bureaux d’études.
De son côté, l’équipe de GANTHA CFD nous aide parfois sur les questions du confort thermique et en gestion des écoulements d’air entre les baffles ou les silencieux par exemple.
Autre sujet, les matériaux isolants biosourcés, qui ont de bonnes propriétés acoustiques. Néanmoins, la conception des planchers en bois reste le sujet prédominant lorsque le projet implique une structure en bois. Il est encore compliqué de maitriser les épaisseurs de complexe, en traitant convenablement les bruits aériens et les bruits d’impact. Ces planchers sont pour l’instant privilégiés dans les bureaux et locaux d’enseignement mais les solutions pour le logement sont en cours de validation.
D’ailleurs, notre équipe d’acousticien de Bordeaux a piloté le stage d’une jeune ingénieure en acoustique et travaille actuellement sur plusieurs projets de réhabilitations historiques pour lesquels les planchers en bois doivent impérativement être conservés.
Enfin, dans les villes, je trouve que la question du bruit est trop souvent traitée comme une nuisance. Or, si la prise en compte du sonore était mieux planifiée, la qualité des ambiances acoustiques participerait pleinement à la qualité de vie d’un quartier. Entre le silence absolu et les boulevards assourdissants, il y a toute une partition : la vie !