École d’ingénieurs créée en 1972, l’Université de Technologie de Compiègne (UTC) accueille actuellement 4400 étudiants. Recrutant post-bac ou à BAC+3 après une classe préparatoire aux grandes écoles, un DUT ou une licence, l’UTC forme des ingénieurs en Génie biologique, Génie informatique, en Ingénierie mécanique, en Génie des procédés et en Génie urbain. Le département d’Ingénierie mécanique offre aux étudiants la possibilité de se spécialiser en acoustique et vibration.

Jean-Daniel Chazot, Maître de conférences (HDR) et responsable de la filière Acoustique et Vibration de l’UTC a répondu à nos questions.

En quoi consiste le métier d’acousticien ? Quelles sont ses missions ?

Le métier d’acousticien est divers et varié. On retrouve des acousticiens dans tous les domaines : environnemental, transport, énergie, industrie… Avec des missions elles aussi diverses et variées, allant de la simulation numérique aux études expérimentales, en passant par des études psychoacoustiques.

Comment devient-on Acousticien·ne ? Quelle formation initiale ?

À l’UTC l’ingénieur acousticien est avant tout un ingénieur en mécanique, avec une spécialisation en acoustique et/ou en vibration. En général, cette spécialisation se fait sur les deux dernières années de la formation d’ingénieur. Cette formation est parfois proposée en mode apprentissage. À l’UTC la formation par apprentissage existe déjà depuis plusieurs années et s’ouvre actuellement à la thématique de l’acoustique et des vibrations. Plusieurs sujets d’apprentissage en acoustique et vibration sont ainsi proposés à nos étudiants.

Existe-t-il beaucoup de formations en acoustique en France ?

Les formations en acoustique sont peu nombreuses en France, et sont souvent intégrées à des formations d’ingénieur en mécanique.

Quelles sont les particularités de votre formation ?

À l’UTC, nos étudiants peuvent acquérir des compétences très larges en vibration des systèmes discrets et continus, en dynamique des structures, en vibroacoustique, en acoustique physique, en acoustique des salles, en design sonore, en traitement du signal…
Par ailleurs la particularité de notre formation est d’offrir aux étudiants la possibilité de construire leur projet professionnel sur mesure avec un large choix d’UV (Unités de valeurs). Ils peuvent ainsi orienter leur formation vers l’acoustique ou vers la dynamique des structures, mais ils peuvent aussi composer l’offre en acoustique et vibration avec l’offre proposée dans le cursus commun d’ingénierie mécanique.

Dans quels secteurs travaillent les étudiants acousticiens de l’UTC Compiègne ?

Les ingénieurs qui sortent de la filière acoustique et vibration de l’UTC Compiègne exercent dans de nombreux secteurs : bureaux d’étude environnementale, domaine des transports (automobile, naval, ferroviaire, aéronautique), domaine de l’aérospatiale, l’industrie mécanique, les sociétés de services.

Comment voyez-vous l’évolution de la demande de formation ? Chez les étudiants, chez les entreprises.

Certains étudiants pensent parfois à tort qu’une spécialisation en acoustique et vibration ferme certaines portes du monde du travail et préfèrent donc garder une formation la plus généraliste possible alors qu’au contraire les entreprises cherchent des personnes formées à ces problématiques pour répondre à leurs besoins spécifiques. Une formation adaptée est donc essentielle pour accéder à cette thématique dans le monde du travail.
Cette formation, disponible à l’UTC, donne le bagage vital, à la fois théorique, expérimental et numérique, pour postuler sur des postes orientés dynamique des structures, vibroacoustique, ou acoustique. La formation proposée à l’UTC dans le cadre de la filière acoustique et vibration est très reconnue par les professionnels.
Récemment l’offre de formation s’est enrichie d’une UV en design sonore pour préparer les étudiants au rôle de l’acoustique dans la conception des produits (qualité perçue, identité acoustique) et les sensibiliser aux aspects culturels et environnementaux.

Selon vous, quelles sont les qualités requises pour devenir un bon acousticien ?

Pour être un bon acousticien, il faut être un bon ingénieur, avoir les bases techniques et scientifiques pour comprendre et analyser un système, être curieux et humble car les phénomènes physiques sont parfois complexes et ne se laissent pas apprivoiser facilement.
Il faut aussi savoir communiquer avec différents partenaires car l’amélioration acoustique et vibratoire d’un système est une action transverse qui doit se faire en collaboration avec toutes les équipes. Pour le secteur automobile par exemple, il faut être en relation avec les motoristes, les dynamiciens des structures, les équipementiers, les fabricants de pneumatiques, les verriers, etc.

Quel est le contexte à l’heure actuelle en France ? Est-ce une filière créatrice d’emploi ? Pourquoi ?

La filière est toujours créatrice d’emplois car la pollution sonore est un problème sanitaire et environnemental majeur. Son impact sur les personnes, sur la faune, et sur les écosystèmes est maintenant connu et reconnu. Les normes sont donc de plus en plus contraignantes, et il faut des ingénieurs dédiés à cette thématique pour répondre à ces nouvelles normes. Par ailleurs, l’acoustique et les vibrations sont aussi des critères de qualité et des outils marketing différenciants car le consommateur est très sensible à cet aspect lorsqu’il achète un bien de consommation courante, une voiture, ou un logement.
En résumé, les ingénieurs en acoustique et vibration ont encore un bel avenir et de beaux challenges à relever pour rendre ce monde plus silencieux et réduire notre impact environnemental.

Ils sont passés par l’UTC

Chez Gantha, deux de nos acousticiens ont suivi leurs études d’ingénieurs à l’UTC.

Grégory Lebot, Responsable Acoustique Architecturale, a obtenu son diplôme en 1996 :
«C’est tout au long de sa carrière professionnelle que l’on découvre la qualité de la formation que l’on a suivi à l’UTC. En plus d’un fort apprentissage scientifique propre à l’acoustique, ce sont des valeurs de curiosité, de travail en équipe et d’adaptabilité qui m’ont été inculquées tout au long de mes années de formation. Par exemple, le semestre à l’étranger était déjà, à l’époque, incontournable, contribuant au développement humain et personnel nécessaire à nos métiers. Je retrouve un peu de cette culture commune chez Thomas alors que plus de 20 années nous séparent.»

Thomas Grandgirard, ingénieur acousticien dans notre agence parisienne de Saint-Ouen, a obtenu son diplôme à l’UTC en 2020.
«J’ai choisi d’intégrer l’UTC après une classe préparatoire pour la diversité des UV proposée et la possibilité de construire soi-même son parcours. C’est à l’UTC que j’ai découvert le métier d’acousticien, à travers ateliers, cours et conférences… Et que celui-ci m’a passionné jusqu’à en faire mon métier aujourd’hui. Au-delà des cours enseignés en acoustique qui sont d’une grande qualité, la participation aux associations et activités extrascolaires de l’UTC m’a également inculqué des valeurs humanistes, de travail d’équipe, d’écoute des autres, et bien d’autres qui sont à mon sens primordiales dans le monde professionnel.»